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Le Livre des Livres de Stephen King - Extraits


Cujo

Cujo. Le nom du chien de l’histoire. Cent kilos de chair et de muscles. Ce mot signifie ‘dont’ en brésilien. Celui dont. Celui par qui tout arrive.

L’histoire pourrait être un simple fait divers, s’il n’y avait le Monstre. Le pendant de l’histoire. Le croquemitaine qui fait se convulser d’horreur les enfants insomniaques, et que les parents préfèrent ignorer de peur de perdre la raison.

Stephen King, avec son sens de l’horreur si particulier, entaille à grands coups de faux nos certitudes les plus solides, laissant les plaies béantes, décrivant sans faux semblants nos pires cauchemars, ceux-là même que nous n’osons avouer lors des soirées jeux-vérité.

Dès les premières pages le décor est planté, la fameuse ville de Castle Rock sera à nouveau l’épicentre de la tragédie, les derniers morts ont déjà été comptabilisés. L’assassin était un fou, il s’est donné la mort ; mais le mal règne toujours et avec Cujo, il s’apprête à faire une nouvelle apparition.

Les enfants ici encore sont les détenteurs de la vérité farouchement niée par les adultes, qui ne peuvent consentir à rouvrir la brèche car qui, sinon, protègerait leurs enfants de cette folie qu’ils ont eu tant de mal à repousser ? King s’en moque, la vérité est là même si le choix est de fermer les yeux, et l’enfant de Cujo a les siens grands ouverts.

C'était une lézarde dans un monde presque parfait où Tad grandissait heureux et serein. Une sorte de prescience, de celles qui assaillent certains êtres sensibles au moindre changement d’atmosphère et à la feuille de l’arbre qui soudain, change de direction, sans que le vent ait exercé la moindre influence.

Un chien, quelque part loin de chez lui, un brave chien gai et débonnaire, se fait mordre par une chauve-souris enragée. Sa vie va changer. Et la vie de beaucoup d’autres personnes.

...


Ça

" Tu veux ton bateau, Georgie ?

- Oui, bien sûr, je le veux.

- Voilà qui est très bien dit ! Que penserais-tu d’un ballon ?

- ... Je ne dois pas prendre les choses que me donnent des étrangers. C’est ce que Papa m’a dit.

- Ton papa a parfaitement raison. Parfaitement raison. C'est pourquoi je vais me présenter, Georgie. Je m'appelle Mr. Bob Gray, aussi connu sous le nom de Grippe-Sou le Clown cabriolant. Grippe-Sou, je te présente George Denbrough. George, je te présente Grippe-Sou. Eh bien, voilà ! nous ne sommes plus des étrangers l'un pour l'autre. Pas vrai ? "

Qui ne sentirait le malaise grandissant hérisser ses poils en lisant ces phrases ? Qui ne sentirait la peur sourde nouer son ventre, comme à l'approche d'une terrible nouvelle qui déjà, a pris forme dans sa tête ? Qui ne serait pris de vertige en réalisant que ces quelques mots, égrenés sur le ton le plus badin, cachent l'implacable cauchemar de tous les parents dès lors que leur enfant est en âge de sortir dans la rue ?

La Bête immonde est venue chercher sa nourriture à Derry pendant l'été 58.

Bill « Le Bègue » cette terrible année perdra son frère, son petit frère Georgie à peine âgé de 6 ans, qui innocemment avait parlé au curieux clown dans le trou du caniveau, celui qui – il avait dû se tromper – avait des yeux étrangement jaunes.

La ville de Derry, dans le Maine, et le terrain des Friches-Mortes seront le théâtre des horreurs qui poursuivront jusqu’à l’âge adulte la « bande des ratés » : Bill Denbrough, Stanley Uris, Richie Tozier dit "La Grande Gueule", Mike Hanlon, Berveley Marsh, Ben Hanscom "Meule de foin", et Eddie Kaspbrak l'asthmatique. Ils avaient créé un club, celui des perdants, celui que peuvent former certains enfants en marge des autres, bousculés, parfois martyrisés, incompris du monde adulte et proches de cette fissure qui sépare le monde de la raison de l’autre, quel que soit le nom qu’on veuille lui donner.

A l’instar de Freddy Kruger, des Griffes de la Nuit, ‘Ça’ les prendra en chasse, lui et sa bande de copains dégénérés, dans les tourments de leur pré-adolescence, avec cette horreur qu’eux seuls peuvent voir et entendre, ou plutôt qu’eux seuls auront le courage de regarder. Bill et ses amis d'infortune devront l’affronter ensemble, sans l’aide des adultes raisonnables, avec ce sérieux propre aux enfants qui grandissent d’un seul coup et dont on aimerait pouvoir effacer le regard dur de l’insouciance volée.

Ils auront tous dès lors fait une promesse, liée par le sang, celle de revenir à Derry si jamais ‘Ça’ revenait. Et ‘Ça’ est revenu. 27 ans plus tard. Ils vont devoir arrêter le monstre dans son nouveau carnage, cette fois-ci pour de bon l'espèrent-ils.

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